Libérez votre potentiel créatif avec le Design Thinking

Solène Cervantes

Publié le 5 juillet 2023 - 8 min de lecture

Créativité et design thinking ☀️

“Les entreprises qui survivront demain, sont celles qui encouragent la créativité d’aujourd’hui.” Maurine Zelman.

J’ai souvent entendu dire que la créativité se perdait en grandissant, que l’imagination se restreignait à cause d’une société qui préfère formater plutôt que rêver. 💭 Il n’est pas rare d’entendre des personnes se qualifier d’intellectuels et non de créatifs.

Mais, la créativité s’apparente-t-elle à nos préjugés ? Que signifie-t-elle réellement ? Comment la faire renaître et la stimuler dans un quotidien normé ?

Motivée par le désir de découvrir les secrets de la créativité, j’ai entrepris cette étude et rédigé cet article parce que je suis intimement persuadée que les innovateurs d’aujourd’hui sont les enfants d’hier qui ont réussi à garder cette flamme de créativité et je veux en faire partie !

Merci à Tom Kelley pour son livre : “Creative Confidence”, merci Lamblin Audrey pour son mémoire sur les notions de perception et créativité qui m’ont permis d’éclairer ma lanterne.

La notion de créativité : un spectre plus vaste que nos préjugés

La notion de créativité fait partie intégrante de notre espèce. Elle est la clé de notre passage de la nature à la culture jusqu’à la création de nos civilisations. Dans un premier temps essentielle pour assurer notre survie et notre reproduction, cette notion s’est transformée pour devenir cette étrange composante de l’intelligence qui permet de résoudre des problèmes en sortant des rails.

Et non, la créativité n’est (naît) pas dans les gènes, elle est en chacun de nous et s’apparente à un “muscle” qu’il faut tâcher de travailler continuellement pour profiter pleinement de son spectre.

« The truth is, we all have far more creative potential waiting to be tapped. » Extrait de Creative Confidence de Tom Kelley.

Le mot créativité a mille et une facettes et ne se concentre pas seulement sur les aspects artistiques. Elle peut être appliquée dans de nombreux domaines afin de résoudre des problèmes, s’exprimer ou encore innover.

Elle renvoie à cette notion de fabrication individuelle ou collective d’expériences, et c’est là que je viens accrocher le wagon de l’UX design. Être créatif, c’est fabriquer des expériences : numériques, physiques et intellectuelles.

L’expérience avec un grand “E” ici est à prendre au sens large du terme et signifie l’ensemble des interactions directes avec le monde.

Quelques exemples pour réussir à vous projeter :

  • La créativité, c’est permettre à des enfants atteints de cancer de passer des IRM sans avoir peur de la machine imposante et des bruits terrifiants qu’elle produit. Comment ? En inventant une histoire de pirates, de bateaux et d’aventuriers super courageux. Merci à Doug Dietz pour l’expérience “MRI pirate ship” : grâce à lui, le taux de jeunes patients devant subir une anesthésie a été drastiquement réduit et le taux de satisfaction des parents a atteint 90%.
  • La créativité, c’est le chef cuisinier qui va décider de sortir des carcans de la cuisine traditionnelle et qui va combiner des saveurs et textures inattendues.
  • La créativité, c’est introduire une nouvelle routine matinale pour optimiser son énergie pour la journée.
  • La créativité, c’est ajouter un minuteur au-dessus d’un feu piéton pour induire le processus d’attente et le rendre moins contraignant pour les citoyens, augmentant ainsi le respect des signalisations.

La créativité : un moteur vers l’innovation

“Everything in modern society is the result of a collection of decisions made by someone. Why shouldn’t that someone be you?” Tom Kelley, Creative Confidence: Unleashing the Creative Potential Within Us All

Comme le souligne Jay Shetty, storyteller, ce qui nous empêche d’être disruptif* et de créer, c’est en grande partie le regard des autres et la société qui nous met dans des cases et crée des stéréotypes.

Disruptif* : d’opérer des changements radicaux.

Pour nous rassurer, une bonne méthode est toujours la bienvenue.

Le design thinking : une méthodologie au service de la créativité

Le design thinking est une méthode et une façon de penser créative qui permet de répondre à un ensemble de problématiques. Pilier de l’innovation, le design thinking est la manière de trouver les besoins des utilisateurs et de créer de nouvelles solutions à partir d’insights*.

Les origines du design thinking remontent aux années 1960-70 avec les travaux d’une première génération de chercheurs, dont Herbert Simon, chercheur en sciences cognitives et prix Nobel d’économie en 1978, qui ont tenté de comprendre et de décrire l’activité des designers comme un modèle de pensée. Selon lui, le travail des designers est d’abord un travail abstrait, une activité qui permet de résoudre des problèmes épineux.

Qu’est-ce que l’innovation ?

L’innovation est le résultat d’une création disruptive qui répond positivement à la notion de faisabilité et d’intérêt commun.

L’approche du design thinking soulève bien plus d’enjeux que l’on peut croire. Des enjeux personnels, sociétaux, commerciaux ou encore business. Le cœur de cette méthode repose sur la rencontre, l’observation, la compréhension des besoins, le prototypage, le test et l’itération jusqu’à obtenir un taux de satisfaction entre 90 et 100%. Les utilisateurs sont au cœur de ce processus qui met en jeu la notion d’empathie*, d’intuition et d’intelligence émotionnelle. Le cœur même de notre métier d’UX designer.

Le design thinking se traduit aussi par une façon de penser spécifique qui implique d’adopter un état d’esprit ouvert à l’inconnu, aux incertitudes et inventif face aux imprévus afin de transformer les problèmes en opportunités.

Je sais que cela peut paraître impressionnant, mais le processus est là pour nous guider.

Insight* : point de vue des utilisateurs.

Empathie* (en ux design) : l’empathie est la capacité de comprendre et de partager les émotions, les motivations et les besoins des utilisateurs.

Processus du design thinking

Le processus du design thinking est segmenté en trois étapes : l’inspiration, l’idéation et l’itération. L’ensemble de ces termes sont définis par la suite.

L’inspiration

Cette phase d’inspiration peut donner lieu à plusieurs processus, ateliers ou exercices pour favoriser la génération d’idées et l’exploration de nouvelles perspectives.

L’inspiration peut trouver sa racine dans la recherche utilisateur, grâce à des entretiens, des ateliers d’observation de l’environnement physique et psychologique des utilisateurs (étude ethnographique), ou encore des enquêtes pour cibler les besoins, les motivations et les défis à identifier afin de déclencher des opportunités de conception.

Elle peut aussi être stimulée par la cartographie d’expériences utilisateurs. Le but ici est de créer l’ensemble du parcours utilisateur potentiel et d’identifier les points de contact, les émotions, les besoins et les lacunes, les points de friction qui peuvent survenir.

Les benchmarks ou les analyses comparatives peuvent également susciter des idées. Il est toujours intéressant de se baser sur des produits existants qui rencontrent du succès. Parfois, il est inutile de réinventer la roue si le rapport bénéfices/risques de perdre l’utilisateur dans une interaction trop complexe est trop important.

Au contraire, l’innovation se trouve parfois dans les détails. Observer la concurrence est alors primordial et constitue la clé de la création.

L’idéation

L’idéation est la phase de co-création. Impliquer les membres de l’équipe ici est capital. Vos clients, vos collègues sont une source de savoirs à solliciter. À travers des jeux de rôles où ils incarnent des utilisateurs spécifiques dans un environnement et un contexte donnés, cela permet d’anticiper des problématiques et de susciter de nouvelles idées.

Les séances de combinaison d’idées sont aussi un bon moyen de générer des idées. On part d’un mot, d’une problématique, d’une idée, et on vient discuter, échanger et challenger en groupe l’ensemble des idées. Cette approche collaborative et bienveillante favorise la création d’idées complexes et novatrices.

Les ateliers de sketching ou de dessin sont aussi une approche qui a fait ses preuves. Chaque personne vient imaginer des interfaces, écrire des mots, dessiner des modules. En somme, mettre sur papier l’ensemble de son jus de cerveau.

Le prototypage est aussi une solution qui permet de mettre ses idées en pratique et de voir si les interactions et la logique globale répondent à l’ensemble des besoins de l’utilisateur.

Mais la méthode la plus simple est de venir discuter avec son client, d’aller sur le terrain, de rencontrer ses utilisateurs et de se mettre à leur place pendant une matinée pour comprendre l’ensemble des facteurs environnementaux, psychologiques et sociaux qui gravitent autour de leur métier.

L’itération

Ici, c’est la fameuse étape du crash test, où l’on vient tester les prototypes. Soit ça passe, soit ça casse ! Et la plupart du temps, ça casse, et c’est là toute la beauté de ce processus. Nous ne cherchons pas la perfection, mais la perfectibilité ! Si ça casse, ce n’est pas un échec, au contraire, on vient trouver la faille et générer de nouvelles idées !

Réveiller l’enfant qui dort en chacun de nous

“No matter how high you rise in your career, no matter how much expertise you gain, you still need to keep your knowledge and your insights refreshed. Otherwise, you may develop a false confidence in what you already “know” that might lead you to the wrong decision.” Tom Kelley, Creative Confidence: Unleashing the Creative Potential Within Us All

Waky Waky ! Réveillons l’odeur du chocolat chaud de notre maman, les petits Lu à la récré et l’insouciance de notre enfance. Je m’adresse à ceux qui, à cette étape, doutent encore de leur potentiel créatif.

Stimuler sa créativité ne consiste pas à redevenir un enfant, mais à adopter le regard d’un enfant face aux éléments qui nous entourent. C’est être curieux de tout et vouloir absorber les connaissances que la Terre nous offre, sans préjugés ni a priori.

Pour cela, la meilleure recette est d’interagir avec les experts de notre domaine, de s’immerger dans des environnements inconnus, d’imaginer des solutions loufoques, de pratiquer le design fiction en imaginant le futur et en oubliant les barrières sociales, environnementales et temporelles.

Mais, comment s’applique cette méthodologie dans notre quotidien de concepteur ?

Le design thinking appliqué à la réalité chez Playmoweb

Il ne faut pas se le cacher, le design thinking est une vaste méthodologie. Il faut plutôt voir ça comme un supermarché où l’on vient choisir quelques aspects de la méthodologie pour faire sa tambouille.

Chez Playmoweb, la recherche d’inspiration est quotidienne et se traduit différemment selon la typologie du projet.

Si celui-ci fait appel à un système IoT, c’est-à-dire à un objet connecté, il est primordial pour nous de faire une étude ethnographique, d’aller sur le terrain et de voir l’environnement dans lequel notre utilisateur est immergé. Le but est de voir les interactions homme/machine.

Nous venons décrire l’environnement physique. Est-ce que les utilisateurs sont dans un entrepôt, un bureau, un open space ? Quelle est la fréquence des déplacements de l’utilisateur ? Est-ce que son poste de travail à plusieursa plusieurs écrans ? Est-ce qu’il se sert uniquement de son mobile ? Est-ce qu’il doit venir scanner des éléments ? Est-ce que son espace de travail est vaste ?

Et, nous venons décrire l’environnement psychologique dans lequel l’utilisateur évolue : est-ce qu’il est exposé à un rendement journalier ? Combien de pauses l’utilisateur fait-il ? Est-ce que des handicaps particuliers doivent être pris en compte ? À quelle charge mentale est-il confronté, par exemple ? L’ensemble de ces paramètres est primordial et peut avoir un impact considérable sur la façon dont nous allons penser et développer le produit final.

Lorsque cela n’est pas possible en raison de contraintes géographiques, de temps ou de budget, nous procédons alors à des échanges qui vont nous permettre d’estimer et de proposer des cartographies de l’expérience utilisateur, c’est-à-dire de définir l’ensemble des parcours utilisateurs.

Si le projet ne nécessite pas de déplacement, nous procédons alors à un benchmark combiné à de la cartographie.

Concernant la phase d’idéation et d’itération, nous privilégions la co-conception avec nos clients, car nous sommes persuadés que cette collaboration permet de surmonter de nombreuses contraintes de conception et d’obtenir un produit plus fiable et innovant pour nos clients.

Chez Playmoweb, nous combinons ces deux dernières étapes, l’idéation et l’itération, car nous intégrons la partie de la co-conception qui permet d’accélérer le processus. Nous réfléchissons et testons simultanément jusqu’à obtenir avec notre client un résultat qui répond à l’ensemble de ses demandes.

D’une part, par rapport aux spécifications fonctionnelles établies, nous créons en interne l’arborescence, les flows utilisateurs* et quelques wireframes* avec un ensemble de recommandations.

Ensuite, nous animons une séance de combinaison d’idées avec le client, permettant ainsi la présentation de l’ensemble de ces livrables et l’échange d’idées afin de faire évoluer les interfaces.

wireframes* : maquettes sans éléments graphiques composées de formes géométriques et de nuances de gris.

flows utilisateurs* : parcours utilisateurs.

Je finirai par dire que : “La beauté de l’expérience utilisateur réside dans sa diversité infinie. Il n’y a pas une seule façon de concevoir, mais des milliers de perspectives à explorer.”

Chez Playmoweb, nous sommes intimement convaincus que le partage de notre savoir-faire est une source d’évolution.

Envie de tester notre méthodologie ? Vous avez un projet en tête ? Nous sommes là pour vous aider à mettre en place une méthodologie adaptée à votre projet et vos objectifs !